Un quart de siècle après un premier colloque tenu à Milan, il a paru utile de tenter un nouveau point de la situation en ce qui concerne l’évolution du monde alpin, en ajoutant à la vision européenne initiale la perspective mondiale ou mondialiste. En effet, durant la dernière décennie, la donne s’est profondément transformée pour tous : les traités de Maastricht et d’Amsterdam ont modifié ce qui est maintenant l’Union européenne dans un sens fédératif et supranational. Cette nouveauté remet en cause le traditionnel découpage de l’espace alpin en entités intangibles. Sont venus en outre se surimposer les phénomènes de mondialisation et de globalisation des économies dont on commence seulement à mesurer les répercussions qu’ils vont avoir sur nos vies de tous les jours.
Il ne peut s’agir de dresser ici des tableaux exhaustifs, ni d’émettre des diagnostics définitifs sur des situations complexes et mouvantes, mais, comme des navigateurs sur une mer incertaine, il n’est pas inutile, de temps à autre, de manier les cartes et les compas.
Les chercheurs qui se sont rencontrés ici ont tracé des voies dans quatre directions : la mondialisation et les économies alpines ; les champs politiques et sociétaux ; l’imaginaire alpin ; les recherches scientifiques.
Ils sont venus de tous les horizons : professeurs, ingénieurs de terrain, spécialistes du patrimoine, d’économie, d’histoire, de sociologie, de géographie, de géophysique…, hommes politiques en charge du développement régional. Beaucoup sont Milanais, Turinois, Grenoblois ou Chambériens, mais une large place a été faite à ceux qui, de Paris ou de Lyon, d’Aoste, de Rome ou de Pavie, de Berne, de Neuchâtel et de Vienne ont pu faire entendre les voix – concordantes ou discordantes – qui, devant la modernité, s’élèvent d’une extrémité à l’autre de l’arc alpin.