La lecture des marchés financiers, des stratégies qui s’y développent et des évolutions qu’elles déterminent, s’avère toujours d’une incroyable complexité. Dans le prolongement des travaux sur l’instabilité financière, cet ouvrage veut être une contribution à la recherche de cohérences sur les marchés de capitaux. Il regroupe une série de réactions analytiques, datées, aux événements et inflexions majeurs qui ont marqué les politiques économiques et le cheminement des « fondamentaux » au cours des quatre dernières années.
La grille interprétative, keynésienne, du contexte global dans lequel évoluent les marchés, autorise une série de développements théoriques concernant tout autant le concept central d’évaluation que sa dimension opérationnelle, la structuration des acteurs et la modélisation de leurs comportements, l’articulation entre cycle des actifs financiers et cycle économique global, l’innovation de marché face à la montée des risques.
La globalisation financière pose problème aux pratiques des politiques économiques nationales. Au-delà des difficultés majeures de la coordination, les tensions sur les changes sont l’avatar inéluctable des conflits ouverts ou latents entre nations. Toutefois, leur mise en perspective ouvre la voie à des stratégies véritablement internationales des acteurs, qui relativisent d’autant les liens entre les fondamentaux locaux et les paramètres financiers censés s’y rapporter.
Jacques Léonard est professeur de sciences économiques à l'université de Poitiers et directeur de recherche à l’ISMEA. De 1992 à 1996, il a dirigé le département de recherche économique et financière de la filiale française du groupe international de bancassurance ING Baring.