Les étudiants en Lettre 2e et 3e cycle, les professeurs, les amateurs de Sartre et de Nietzsche.
Résumé :
Pourquoi "embarbouiller", comme eût dit Péguy, Sartre dans Nietsche et Nietzsche dans Sartre ? Pour contribuer à combler une étrange lacune de l'histoire des idées, pour éclairer un aspect de l'existentialisme, pour faire comprendre comment Sartre écrivain met en oeuvre des problématiques philosophiques dans les textes littéraires (Les Mouches, Huis Clos, Les mots, que tentent de relire les trois études de cet ouvrage).
Mais que l'on ne s'y meprenne pas : il ne s'agit en aucune manière de faire de Sartre un docile héritier méconnu de Nietsche ; bien plutôt, de montrer comment, s'il mène longuement avec lui l'entreprise cruelle de l'athéisme, c'est, en revanche, contre les figures de l'avorton et du surhomme qu'il conquiert peu à peu un humanisme qui n'est rien de moins que la condition de possibilité de son propre engagement. Lequel se révèle pourtant toujours menacé (ou enrichi) par les tentations nietzschéennes de la dérision supérieure, de l'orgueil, et de l'esthétisme - entre Nietzsche et Sartre (et aussi bien entre littérature et politique), c'est de pirouette en tourniquet qu'il faut suivre, patiemment et dans l'ambiguïté, cette brouille qui a toujours eu lieu, leur amitié.
Jean-François Louette, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure, est professeur à l'université de Lyon II (à partir de septembre 2001). C'est un spécialiste de la littérature française du XXème siècle.Il est également membre du comité de rédaction de la revue Les Temps Modernes.