Scandales sanitaires, principe de précaution, risque sismique, etc., les médias sont le reflet de ce qu’on ne peut plus gouverner sans prévoir. Aujourd’hui les rapports entre science et pouvoir sont de plus en plus épineux, mais aussi de plus en plus imbriqués. L’analyse des ingénieries de gouvernement constitue une voie de recherche nouvelle, s’attachant à comprendre les interactions spécifiques entre savoirs académiques et pratiques bureaucratiques dans un contexte de mondialisation. Cet ouvrage de référence décrit les rapports entre sciences et action gouvernementale, à l’heure où se multiplient les interrogations sur l’expertise, la technocratie, et la substitution des compétences à la règle de la représentation. À travers les contributions des meilleurs spécialistes, l’ouvrage met ainsi en relief les effets sociaux de la recherche académique, et rend compte de la succession des modèles qui gouvernent les « sciences » de l’action publique. Il montre ainsi combien les sciences dans l’État peuvent se muer en sciences de l’État, et parasiter le jeu traditionnel de la représentation démocratique.