« Considérez que nous ne sommes pas d’une substance moins délicate, mois pure que les riches ; que notre esprit, que notre sang, que notre conformation n’ont rien de différent de ce qu’on voit en eux».
Ces mots d’Agricol Perdiguier, compagnon menuisier du Devoir de Liberté, George Sand en fait la source vivante du Compagnon du Tour de France. Les conspirations carbonaristes et les péripéties de l’expédition d’Espagne forment le décor historique de ce roman dont le Héros, Pierre Huguenin, vertueux, intelligent et beau , incarne la nouvelle noblesse, celle du travail, et les forces de l’avenir.
Des amours contrariées par les préjugés sociaux, la vie tumultueuse des cayennes sous la Restauration, des personnages de tous les milieux qui se heurtent au gré de leurs passions et de leurs intérêts : il y avait matière à scandale.
George Sand n’en affirme pas moins sa généreuse conviction : « Je plains l’humanité, je la voudrais bonne, parce que je ne peux pas m’abstraire d’elle : parce qu’elle est moi ; parce que le mal qu’elle se fait me frappe le cœur ».
Le compagnonnage est une réponse aux interrogations de l’homme sur le sens de son travail, qui, pour le compagnon, aujourd’hui comme hier, « est baigné de ce bonheur quotidien fait de conscience, d’opiniâtreté, d’obstacles et de victoires ».