Universitaire : étudiants et enseignants de niveau licence (L1, L2, L3) en psychologie, en linguistique en philosophie et en sciences cognitives.
Résumé :
La spécificité cognitive des êtres humains par rapport aux autres espèces animales ne fait guère de doute. Une question centrale de ce point de vue est celle de l’évolution de cette spécificité. On donnera à cette question des réponses différentes si l’on considère qu’elle est de nature quantitative – une simple question de degré de complexité par exemple – ou de nature qualitative – certaines capacités cognitives humaines seraient spécifiques à l’espèce. Dans le premier cas, on pourrait arguer de l’augmentation du volume cérébral pour expliquer les modifications intervenues depuis l’ancêtre commun à l’homme et aux espèces apparentées (grands primates), modifications qui ne seraient donc que la conséquence de ce changement purement biologique. Dans le deuxième cas, il faudrait supposer que ces capacités spécifiques auraient évolué d’une façon ou d’une autre, soit qu’elles aient fait l’objet d’un projet de sélection pour elles-mêmes, soit qu’elles soient le résultat d’autres capacités sous-jacentes proprement humaines qui auraient, quant à elles, fait l’objet du processus de sélection. Une propriété cognitive, qui apparaît clairement humaine, est le langage sur l’évolution duquel des hypothèses contradictoires sont défendues aujourd’hui. Qui plus est, le langage, notamment dans ses aspects lexicaux et communicationnels, n’est pas isolé des autres mécanismes cognitifs qui interviennent dans sa production et dans sa compréhension, et dans le développement desquels l’acquisition linguistique joue une part non négligeable. Cet ouvrage propose donc une description des spécificités cognitives humaines, discute de leur lien avec le langage ainsi que de l’évolution de celui-ci et de ces spécificités cognitives humaines.
Anne Reboul, née en 1956 à Paris, est Docteur en linguistique et Docteur en philosophie. Après un post-doctorat à l’University College London, elle a occupé des postes de recherche en linguistique en Suisse, avant d’intégrer le CNRS en 1993. Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 1997 et a intégré l’Institut des sciences cognitives à Lyon, en 1999, où elle est responsable de l’équipe « Pragmatique et cognition ».