Collectivités locales, mouvement associatifs des vallées alpines, défenseurs de l'environnement. Enseignants et étudiants (géographie, économie, sciences politiques).
Résumé :
Mercredi 24 mars 1999, un camion belge transportant de la farine et de la margarine en Italie prend feu à mi-parcours du tunnel routier du Mont-Blanc. Prisonnières de la fumée, 40 personnes périssent dans l'incendie. Quelques semaines plus tard, un accident de même nature affecte le tunnel autrichien des Tauern. Les associations de riverains en Autriche, en Suisse, en Italie et en France dénoncent depuis des années “l'asphyxie, la pollution et les nuisances sonores qui menacent les montagnes”.
Au cœur de l’Europe, le trafic routier ne cesse de croître avec l’enrichissement de la région alpine. S’y ajoute le transit entre nord et sud du continent: de Vintimille au Tarvisio, en passant par le Mont-Blanc, le Fréjus, le Gothard ou le Brenner, le trafic transalpin de marchandises vient d’être multiplié par quatre. Sur cette lancée, la route gagne encore des parts de marché et l’agression du massif alpin s’aggrave. Pourtant des solutions existent: avec l’initiative des Alpes, le système d’écopoints et le transport combiné rail-route, la Suisse et l’Autriche en apportent une preuve qui ne peut qu’inspirer les réflexions sur le futur Lyon-Turin.
Jean-Marie Martin, directeur de recherche émérite au CNRS ; ancien directeur de l'Institut d'Economie et de Politique de l'Energie (IEPE) et ancien président du Pole Universitaire et Scientifique Européen de Grenoble.